Devenir un fuckin' trappeur !
Pour ma deuxième expédition dans le Vercors, j’ai demandé un coup de main à Olivia, une amie baroudeuse qui appelle les chiens de Nicolas Vanier par leur prénom. Si vous voulez savoir comment était ma première fois, cliquez-ici mais ne cliquez pas ici.

Olivia nous a dégoté le Mike Horn du coin - Damien - et on a proposé à une quinzaine de lecteurs Chilowé de se joindre à nous. Bilan : on a jamais trouvé David Croquette, mais on a beaucoup ri et beaucoup appris.
Leçon n°1 : il reste toujours de la rosette après une raclette
Comme à chaque fois qu’on fait une raclette, il y a celui qui épluche ses pommes de terre, celle qui retire la croûte du fromage et celui qui recommande des bouteilles de blanc plus vite que son ombre. Et puis il y a la question que tout le monde se pose mais à laquelle personne ne répond : pourquoi reste-il toujours de la rosette ?
Réponses :
- Parce que tout le monde se rue sur le jambon blanc.
- Parce que les gens pensent qu’il y en a peut-être qui aiment bien.
- Parce qu’il faut bien qu’il reste un truc pour qu’on rachète du fromage, “pour finir les restes” et entamer le cycle dit de la “raclette infinie”.

Leçon n°2 : il existe une solution pour ne pas se geler en rando l’hiver.
C’est le principe des 3 couches ! Jamy et Fred ont démontré qu’avec 3 couches de vêtements bien choisies, on pouvait transpirer tout en restant au chaud !

Voici la solution :
▶ Une première couche, dite respirante et qui n’absorbe pas l’humidité. Exemple : un tee-shirt en polyester (recyclé), laine mérinos ou Tencel.
▶ Une deuxième couche, dite thermique, qui tient chaud mais évacue la transpiration. Exemple : une polaire, voir un pull en laine
▶ Une troisième couche, qui protège du vent et de la pluie mais qui évacue la transpiration. Exemple : une veste de type Gore-tex.
PS : Saviez vous que le coton tue et que le soviet éponge ?

Leçon n°3 : on peut encore emballer en ne connaissant QUE la Grande Ourse.
La Grande Ourse - aussi appelé Ursa Major pour faire chier - est la constellation la plus reconnaissable grâce à sa forme de casserole. Pour faire passer la raclette du vendredi soir, nous sommes aller tester la marche en raquettes de nuit. Le ciel était dégagé, c’était sublime. Le guide a commencé à faire le malin en nous montrant Sirius, le Grand Chien, la constellation d’Orion etc. jusqu’à ce que Florian lui emboîte le pas. Merci l’application STARWALK !
Pendant ce temps-là, à quelques mètres de nous, Hugues emballait Constance en lui montrant la Grande Ours.

Leçon n°4 : rester au sec quand il pleut, c’est possible !
Quand on s’est levé le samedi matin, il neigeait comme vache qui pisse, on ne voyait même plus la piscine de l’hotel.

Et puis on a réalisé que la neige commençait à se transformer en pluie et nos fesses ont commencé à faire bravo. Heureusement la météo s’est mise à annoncer du soleil pour le soir et on est quand même parti.
Au cas où, voici ce qui nous aurait évité de passer la journée trempés :
▶ Une cape de pluie
▶ Des gants de cuisine ou de jardinage (à mettre au dessus de gants normaux, voire de gants de soie)
▶ Des sacs poubelle pour protéger ses affaires dans les sacs

Autre conseil au moment d’arriver au bivouac : faire sécher ses affaires. Plutôt que de s’allumer un clope et d’ouvrir une bière.

Leçon n°5 : la Lune est menteuse
Quand la Lune dit qu’elle croît, elle décroît et quand elle dit qu’elle décroît, elle croît. Alors pour savoir si la Lune est en phase croissante - c’est à dire qu’elle va de la Nouvelle Lune au Premier Quartier - elle présente la forme d’un D, comme “Décroissante”.
L’inverse est aussi vrai : quand elle dessine un C, elle décroit !
Note : Si ce savoir vous a paru utile, n’hésitez pas à aller mettre une bonne note sur notre page Facebook, merci !

Leçon n°6 : il y a deux techniques pour bien dormir dans la neige par -10 °C.
La première technique dite du renard, consiste à creuser un trou dans la neige, installer une couverture de survie, son sac de couchage et attendre que ça passe !


La seconde technique, dite de l’indien, consiste à monter un tipi pour s’y abriter. (Si vous n’avez pas préalablement apporté le sus-nommé tipi dans votre pulka, retour à la technique n°1).

Une fois le tipi monté, il faut rester en mouvement pour ne pas se refroidir ! Faire sécher ses affaires, couper du bois, faire la cuisine, allumer un feu, aller se balader…
La plupart des gens vont se coucher quand ils sentent qu’ils commencent à avoir froid ! Erreur fatale, il faut toujours aller se coucher au moment ou l’on est le plus chaud (voir la plus chaude).
Quelques astuces pour bien dormir :
▶ Déplier son sac de couchage le plus tôt possible. C’est l’air emprisonné dans le garnissage qui isole du froid.
▶ S’isoler du sol. Sous le poids du corps, le sac de couchage est écrasé et il n’isole pas du froid. Faites un premier pont thermique (tapis de sol, couverture de survie…) sur lequel vous installerez votre matelas puis votre sac de couchage.
▶Se couvrir la tête. C’est par là que le corps se refroidit pendant la nuit.
▶S’habiller correctement. Ne pas se glisser directement dans son sac de couchage avec ses chaussures, son pantalon de ski et sa grosse doudoune, mais respecter les 2 premières couches : un sous-vêtement en synthétique et une polaire par exemple. Si vous êtes trops couverts vous allez transpirer…
▶Avoir le courage d’aller faire pipi au milieu de la nuit, car le corps dépense pas mal d’énergie pour garder l’urine au chaud, alors qu’il pourrait réchauffer d’autres parties du corps !

Leçon n°7 : on peut distinguer les traces d’un loup des traces d’un chien.
Pour ça, il faut savoir trois choses importantes à propos du loup.
▶ Il marche comme un mannequin : il ne laisse que deux traces au lieu de quatre.

▶ Il va tout droit alors que le chien “vagabonde” de part et d’autre.

▶ Ses empreintes sont généralement ovales (le coussinet et les empreintes des griffes sont généralement plus longues que chez les chiens) .

Leçon n°8 : l’alcool réchauffe, vrai et faux.
Faux : l’alcool dilate les vaisseaux sanguins à la surface du corps, ce qui donne aux joues cette rougeur caractéristique des soirées bien arrosées. On a l’impression de se réchauffer alors que la dilatation libère de la chaleur.
Résultat : l’alcool refroidit ! Mais la perte n’est pas énorme : on estime que la température du corps chute d’un ½ degré par fraction de 50 g (5 verres de 10 cl de vin) d’alcool ingéré.
Vrai : boire un petit coup au coin du feu réchauffe !
